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Conseils Recherches-Actions pour un Développement Durable
6 novembre 2012

collection Méthodologie en sciences sociales

Gaston Bachelard, Les obstacles épistémologiques”.
Extrait de: Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique.
Paris, Librairie philosophique Vrin, 1999 (1ère édition : 1938), chapitre 1er.

Gaston Bachelard, Les obstacles épistémologiques”.
Émile Durkheim, dans le chapitre initial des « Règles de la méthode sociologique », orientait déjà l’attention du sociologue sur les risques d’erreur qu’il encourt en pénétrant dans le champ social : en effet le sociologue s’expose à y recevoir une pseudo-science sociologique déjà en usage parmi les acteurs sociaux, comme il s’expose aussi à y conserver les pensées, les pratiques et les intérêts de l’acteur social qu’il est lui-même. En fait, dans la sociologie comme dans toutes les autres sciences, jusqu’aux plus orientées vers le monde non-humain telles la chimie et la physique, c’est toute la démarche scientifique qui doit dépasser des obstacles épistémologiques empêchant son progrès en la retenant dans des erreurs qui sont causées non pas tant par les difficultés internes à l’objet d’étude que par les ressorts et les dispositifs mêmes de la pensée scientifique. Avant donc toute autre opération, avant de s’occuper des obstacles interposés par le monde empirique, il s’agit de traiter les entraves et errances incorporées à la démarche de l’esprit scientifique ; autrement dit, il s’agit de vaincre les obstacles interposés par le chercheur lui-même. L’esprit qui cherche doit lutter contre ses tendances à des faux savoirs d’autant plus captivants et séduisants qu’ils conviennent aux besoins de l’être humain, dans une épaisse couche entre le corps et l’inconscient. C’est ainsi contre lui-même que l’esprit scientifique doit lutter pour atteindre un objet d’étude qui ne lui est jamais donné mais qu’il doit toujours en quelque sorte construire par une remise en question permanente, au-delà de l’expérience première, au-delà de ses affects et de ses motivations simplement humaines, au-delà de la propension à imaginer le monde tel que nous voulons le vivre au lieu de le découvrir tel qu’il est malgré nous et indépendamment de nous, au-delà finalement d’un savoir qui existe toujours avant le nouveau savoir scientifique. Pour le chercheur, l’abstraction nécessaire à la science est d’abord alors une abstraction hors de soi-même et du monde immédiat. Gaston Bachelard (1884-1962) a longuement étudié ces obstacles épistémologiques dans des pages dont voici un extrait.
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